"30 juillet 2013- 12h44" suivi de "Les cyclamens sauvages"

L’auteur : Auteur de pièces de théâtre et de nouvelles, Denis Paul DROUHET est de formation littéraire.
Il revisite quelques grandes figures de l’histoire : Les adieux de Jeanne d’arc interroge l’identité de la pucelle. Il re-compose actuellement un Parménide, poème méconnu de l’antiquité.
Ici, à travers la publication de ces deux nouvelles, il met en
scène deux « cérémonies des adieux » qui rappelleront que
« chacun reste vivant jusqu’à la mort », pour reprendre le titre de l’ouvrage posthume de Paul Ricoeur.
Denis Paul DROUHET exerce actuellement une activité libérale.

30 JUILLET 2013 - 12 H 44
« Si je téléphonais, là maintenant, qui appellerais-je ? Personne, je crois que je n’appellerais, personne. Mon dos me tue. Je me réveille toutes les nuits, je crois que je glisse dans le sommeil comme sur une pente enneigée au printemps, dont les pierres affleurent sous la neige ; mes grognements me réveillent. Là, comme par miracle, je ne sens plus grand-chose. Pourquoi appeler qui que ce soit ? ».
Elle est là, elle s’interroge. Le corps, son corps, glisse tel un soufflé retombé. Il est 12 h 42. Faut-il attendre que ça passe?

 Les cyclamens sauvages
« J’avais beau y avoir amené une peinture à l’huile, une petite table, des photos de leur vie à Michel et à elle, un vase avec de grosses fleurs artificielles, la chambre était définitivement petite, la fenêtre toujours fermée pour empêcher les occupants de se jeter vers le bas ».
Coco se tient droite encore, lorsque commence le récit. Son
monde rétrécit et le narrateur l’accompagne à sa manière,
compassionnelle et distante. Quels mots pour dire la proximité affective et l’Alzheimer qui sépare ?